© Domaine du Bel Air
Comme une horloge suisse, la vigne suit un cycle minuté et régulé par le climat et l’intervention de l’homme. Au printemps, les premières feuilles se développent et les fleurs font leur apparition en juin. L’été est le temps de la maturation du raisin. Après la véraison (passage du raisin de la couleur verte à sa couleur finale), les petites baies se gorgent de soleil et d’eau, grossissent et gagnent en sucre. Les vignerons poursuivent les travaux en vert pour accompagner les grappes jusqu’à leur maturité optimale.
"Du bourgeon au raisin"
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Vous n’êtes évidemment pas sans savoir qu’il existe deux types de maturité (basique, simple) : la maturité phénolique, celle des saveurs et des arômes, et la maturité alcoolique, celle de la quantité de sucre contenue dans le raisin (et donc du potentiel d’alcool). L’une sans l’autre, c’est la cata ! Eh oui, c’est bien la combinaison de ces deux maturités qui détermine la date optimale des vendanges. Explication : si vous vous montrez impatient et que vous récoltez avant la pleine maturité phénolique, vous passez à côté de la complexité aromatique et gustative du cépage. Si vous n’atteignez pas la maturité alcoolique, nous plaignons vos gencives tellement le jus sera acide et déséquilibré.
Pour finir, un peu de green-washing. Avec le réchauffement climatique (encore lui décidément), tout ce système est chamboulé et se fragilise. Comme si l’horloger lors de la fabrication avait un peu trop forcé sur le lever de coude et avait oublié l’une ou l’autre pièce dans la montre. Vous vous imaginez les dégâts ! Si le réchauffement est une réalité avérée, c’est plutôt le dérèglement qui met des bâtons dans les roues des vignerons. Les cycles de la vigne sont perturbés et les années caniculaires sont de plus en plus fréquentes. Conséquence : une année on vendange au 15 septembre et l’année d’après au 30 août. Hubert, replie le parasol les vacances sont finies ! Autre problème, le réchauffement creuse l’écart entre la maturité phénolique et la maturité alcoolique. La chaleur concentre les raisins et accélère la maturité alcoolique. Et les arômes restent à la traine.
"Les fléaux du dérèglement climatique"
La grêle | La chaleur | Le gel
Mais on vous rassure, les bons vignerons s’adaptent, tout comme les petites vignes qui en voient régulièrement des vertes et des pas mûres. Ils adaptent les cépages aux nouveaux climats et innovent chaque année pour conserver un temps d’avance.
Promis vous ne serez jamais à sec.. enfin on l’espère !
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